La regrettée Marie Petit (2) parlait de la démarche thérapeutique en ces termes :

     « La souffrance psychique est essentiellement générée par l’impuissance en face d’évènements dont on se sent victime : deuils, divorce, vieillissement, abandons, chômage, maladie, incapacité à communiquer, angoisse de mort, etc.

    Le plus souvent, la réponse apportée à ces moments de crise sera la répétition de réactions acquises au cours de la petite enfance – rage, dépression, fuite devant le réel, etc. – faute de trouver des modes d’être plus adaptés
     A cette souffrance, la médecine apporte une réponse médicamenteuse qui met à distance le symptôme. Réponse souvent essentielle en temps de crise, mais qui laisse inchangée la position du patient face aux difficultés de la vie, et le maintient dans une position passive.

     La réponse que propose la psychothérapie consiste non seulement en une augmentation du savoir sur soi, mais aussi en un développement de la conscience de soi, de ses limites, de ses enjeux inconscients et de son potentiel, amenant la personne à mieux devenir acteur de sa vie.

     C’est un processus lent et difficile, qui nécessite la participation active de la personne et celle d’un partenaire spécifiquement formé pour ce faire : le psychothérapeute.

     Quelle que soit l’approche thérapeutique envisagée, toutes tentent, par diverses méthodes, de mettre à jour des modes d’être inappropriés – reliquats d’expériences infantiles du patient – et de favoriser chez lui l’exploration de nouvelles voies »

Est-ce pour moi ?

 

     Il ne s’agit donc pas  simplement d’une technique à apprendre et à appliquer – vous n’êtes pas une voiture qu’on amènerait à réparer à un garagiste – mais d’un vrai chemin vers soi-même en conduite accompagnée, où l’on va être amené à découvrir et à exploiter ses propres ressources

     Bien sûr la longueur et la profondeur de ce chemin dépendra de votre besoin ou de vos aspirations :  quelques séances peuvent suffire pour traverser un déséquilibre momentané lié à une situation particulière, pour se connecter à la solution d’un problème en bénéficiant d’un autre éclairage, ou encore pour se sentir soutenu dans tel épisode de son existence… Dépasser une souffrance ancienne ou une difficulté récurrente pourra demander davantage de temps, et d’explorer plusieurs niveaux de travail.

     Quant  au « connais toi toi-même », et la récupération de  ses capacités d’ajustement créateur au flux de la vie – en soi, avec les autres, avec son environnement –  , voire même parfois redonner ou donner un sens à son existence, cela demandera plus de temps encore, évidemment…  On peut d’ailleurs aussi procéder à ce voyage intérieur par tranches plus ou moins longues, et aussi avec des accompagnateurs différents, ou des méthodes différentes…

     En tous cas, ce serait dommage de croire que ces démarches sont réservées aux personnes manifestant des désordres psychiatriques. Dommage aussi de se juger trop egocentrique de vouloir  s’accorder une telle attention – alors qu’aller mieux soi-même peut-être – est  – aussi une bénédiction pour les autres ! –  ou de penser que ses difficultés ne sont pas assez sérieuses  pour justifier « l’aide d’un pro ».

     Qu’on n’en vaut pas la peine…

     Ni l’argent… Peut-être pensez-vous qu’il y a bien plus nécessaire, plus utile ou simplement plus agréable à faire avec cet argent, surtout si vous n’en avez  pas beaucoup, et c’est légitime de le penser… Mais peut-être cet investissement sur l’être est-il l’un des plus précieux qu’on puisse faire ? Pas seulement pour soi mais aussi pour les autres autour de soi, notamment ceux qu’on est censé aimer … Peut-être est-ce commencer à s’accorder une certaine valeur ?

     Peut-être aussi redoutez vous de parler de vous, voire de parler tout court, peut-être vous sentez-vous incapable de vous exposer, à fortiori devant un(e) étranger(e), ou que vous vous sentez trop honteux pour imaginer pouvoir vous dévoiler…  Justement, faire l’expérience  d’être accueilli tel qu’on est, avec ses incapacités, ses limitations, ses failles, ses faiblesses, ses lâchetés, ses mochetés  d’être humain mais aussi ses forces, ses beautés, ses grandeurs, son aimable et son aimant, c’est déjà le premier pas vers la réconciliation d’avec soi-même, base de tout changement vers un mieux être.

     Alors, oui, peut-être cette démarche est-elle justement précisément pour vous  ?  🙂